Systèmes énergétiques de quartier : solution d’avenir pour Ottawa

La croissance rapide d’Ottawa et son engagement à l’égard de la durabilité font monter la pression sur les infrastructures électriques de la ville. Pour relever ces défis, il faut des solutions innovantes permettant d’augmenter la puissance tout en réduisant les impacts environnementaux. À ce sujet, les systèmes énergétiques de quartier distribuent efficacement le chauffage et la climatisation au moyen de réseaux interconnectés, récupérant de la chaleur résiduelle et réduisant la dépendance aux sources d’énergie traditionnelles. Le Groupe Hydro Ottawa prévoit utiliser cette solution pour améliorer l’accès à de l’énergie propre et façonner une ville plus résiliente et durable.

« Un système énergétique de quartier est constitué de plusieurs centrales de chauffage et de climatisation qui peuvent être raccordées », explique Laurie Heuff, vice-présidente, Planification du réseau de distribution et gestion des actifs à Hydro Ottawa limitée, une des filiales du Groupe Hydro Ottawa. « Essentiellement, le système transfère de l’énergie excédentaire pour équilibrer la demande à un autre endroit, ce qui diminue la nécessité de produire un surplus d’électricité et allège la pression sur le réseau. »

Mme Heuff précise que les pertes de chaleur provenant de grands bâtiments peuvent servir à chauffer l’eau d’un développement résidentiel à proximité. « En raccordant différents endroits à l’aide de tuyaux d’eau, on capte et on redistribue la chaleur », poursuit-elle. « En réutilisant de l’énergie existante au lieu de la laisser se perdre, on maximise l’efficacité énergétique et on élimine la nécessité de recourir à un combustible pour le chauffage. »

Ottawa compte quelques systèmes énergétiques de quartier, dont celui de la communauté Zibi, près des plaines LeBreton.

« Dans cette communauté, on a un système de chauffage et de climatisation qui chauffe à la fois le côté québécois et le côté ontarien de la rivière des Outaouais », indique Laurie Heuff. « Il tire également parti de la chaleur dégagée par l’usine de papiers domestiques Kruger. Il y a des tuyaux qui relient Kruger à la centrale de services publics de Zibi. En utilisant des échangeurs de chaleur et de l’eau pour acheminer l’énergie thermique jusqu’à Zibi, on dispose d’assez de chaleur pour tous les locaux de Zibi et même pour le chauffage de l’eau. En été, des refroidisseurs sont reliés à la rivière des Outaouais afin de fournir une climatisation très efficace à la communauté. Le système énergétique de quartier est carboneutre parce qu’il utilise l’électricité très propre du réseau québécois pour produire la majorité de son énergie. »

Outre le fait que Zibi soit la première communauté carboneutre de la région, son système innovateur est le premier en Amérique du Nord à utiliser la récupération de chaleur à partir d’effluents post-industriels pour répondre aux besoins de tous les occupants.

« Dans le cas de bien des technologies plus vertes, il faut des économies d’échelle pour que ça fonctionne. Elles coûtent trop cher pour un seul bâtiment, mais si on regroupe 10 bâtiments, les coûts d’immobilisations nécessaires sont plus logiques – et Zibi est un excellent exemple de ce principe », affirme Scott Demark, partenaire chez Theia Partners inc., qui a aidé à coordonner le système énergétique de quartier de Zibi. « On récupère suffisamment de chaleur résiduelle de Kruger pour chauffer quatre millions de pieds carrés de locaux résidentiels et commerciaux répartis sur ce site. »

Kruger reçoit un paiement de la communauté Zibi, ce qui lui permet de respecter ses engagements à l’égard de la durabilité.

« Pour ce projet, le Groupe Hydro Ottawa a offert sa collaboration au promoteur », explique M. Demark. « Hydro Ottawa apporte une image de marque honnête et une grande crédibilité au projet puisque les systèmes énergétiques de quartier ne sont pas si courants au Canada. »

Mme Heuff, pour sa part, estime que le potentiel d’expansion de ces systèmes est « abondant ».

Elle soutient qu’Hydro Ottawa limitée « excelle en gestion d’infrastructures énergétiques » et qu’elle jouit d’une note parmi les plus élevées en matière de fiabilité du service en Ontario. 

Par ailleurs, un projet est en préparation au nouveau campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa : une centrale électrique, au cœur de l’installation de chauffage et de climatisation du centre hospitalier.

« On la construit pour la première phase de l’hôpital et on sera en mesure d’agrandir l’installation qui se trouve dans le bâtiment afin de l’adapter aux agrandissements successifs de l’hôpital à venir au cours des prochaines années », précise Mme Heuff. « On projette également d’étendre le réseau de tuyaux à l’extérieur du campus vers d’autres secteurs à vocation commerciale qui devront être desservis. On a eu des discussions avec les promoteurs du corridor de l’avenue Carling, où plusieurs tours sont en construction en raison de la densification amenée par le train léger sur rail dans le secteur. » 

Ainsi, ces immeubles pourront bénéficier d’une partie de la chaleur résiduelle générée par la centrale électrique de l’hôpital. Le système de l’hôpital comme tel devrait être le système énergétique le plus durable au Canada lorsque sa construction sera terminée.

En plus d’un siècle, le Groupe Hydro Ottawa s’est bâti une solide expertise en distribution d’électricité. L’entreprise est maintenant bien placée pour exploiter ses connaissances pointues afin de mettre en place des solutions énergétiques de quartier. Celles-ci apporteront une résilience et une redondance sans précédent à Ottawa; elles seront à la portée de partenaires commerciaux et contribueront à l’optimisation de la consommation d’énergie. L’entreprise est résolue à mettre à profit ses compétences éprouvées pour créer des réseaux écoénergétiques interconnectés qui éliminent le gaspillage et accroissent la fiabilité. Cette approche va favoriser l’intégration de robustes solutions de chauffage de sources multiples dans les infrastructures essentielles d’Ottawa et même ailleurs, démontrant la détermination de l’entreprise à maximiser le potentiel de l’énergie pour un avenir durable.